5 circuits en 1 jour avec la MV Agusta Turismo Veloce

La MV Agusta Turismo Veloce a récemment reçu une mise à jour Euro 5, et ce petit chiffre 5 nous a fait réfléchir. Étant donné la nature sportive de la marque italienne, nous voulions faire quelque chose en rapport avec la compétition et donc le circuit. Non, pas de la piste, car la Turismo Veloce n’est pas fait pour ça. Mais un trajet entre des circuits. Visitez les 5 plus beaux circuits d’Europe ? Cela semblait impossible en termes de temps. Les 5 plus belles pistes de Belgique alors ? C’est possible alors mais à deux conditions. Nous allons visiter les 5 circuits en une journée et nous n’aurons pas le droit de rouler sur l’autoroute…

Étape 1 : Zolder – Spa-Francorchamps (108 km)

Nous commençons la journée relativement tôt et nous nous retrouvons à l’entrée du Circuit Zolder à 8 heures précises. Là, nous nous attendions à pouvoir commencer à photographier en toute tranquillité, mais rien n’est plus loin de la vérité. Les motos et les voitures avec des motos sur leurs remorques affluent à un rythme soutenu, à temps pour la première session de la journée d’essai d’aujourd’hui. Bien qu’il fasse encore relativement frais le matin, la journée promet d’être radieuse. C’est une bonne nouvelle, car il y a beaucoup de kilomètres au programme. La première étape de Zolder à Spa peut être effectuée par l’autoroute en une bonne heure. Par nationale, nous visons le double. Un rapide étirement, on discute de l’itinéraire avec le photographe, et c’est parti.

La fonction suit le design

La Turismo Veloce n’a pas été radicalement modifié, mais elle a été améliorée par rapport à la précédente version. Par exemple, en plus des ajustements internes de l’UE5 sur le trois cylindres, elle reçoit également un échappement redessiné qui a l’air beaucoup plus agressif. Bien qu’elle existe – pratiquement inchangée – depuis 2014, elle ressemble encore à un tout nouveau modèle. Les goûts diffèrent d’une personne à l’autre, mais tout le monde semble aimer la Turismo Veloce, y compris nous. Alors que les motos de tourisme sont généralement dotées d’un design qui doit suivre la fonction, les Italiens ont réussi à renverser ce principe de manière très efficace.

Dalles en béton

Entre-temps, nous traversons le sud du Limbourg en direction de Liège. Une belle région, oui, mais ce n’est pas le bon endroit pour de belles routes. Il y a beaucoup de routes en béton, ce qui vous fait cogner d’avant en arrière et n’est jamais confortable. Le paysage ne devient vraiment beau que lorsque nous franchissons la frontière avec la Wallonie, après Tongres. Les premiers virages en épingle à cheveux ou les combinaisons en S restent amusants et vous mettent complètement dans l’esprit de cette moto.

Champ de bataille apocalyptique

Nous traversons Pepinster et constatons que cette zone ressemble encore à un champ de bataille apocalyptique après les inondations de la mi-juillet. De l’état des rues aux maisons effondrées. On dirait que cela c’est passé il y a seulement une semaine. Nous pensons plus à la misère des personnes concernées qu’à la conduite en elle-même, et avant de nous en rendre compte, une demi-heure plus tard, nous sommes à l’entrée du circuit de Spa-Francorchamps.

Étape 2 : Spa-Francorchamps – Gedinne (113 km)

Ah, Spa-Francorchamps. Selon beaucoup, le plus beau circuit du monde, avec le Raidillon comme plus beau virage au monde. Nous aimerions nous approcher du Raidillon pour prendre une photo. Nous sommes à Spa le vendredi suivant la Formule 1, ce qui signifie que partout les gens sont occupés à démonter des scènes et des échafaudages. Au virage “Bruxelles”, nous approchons les ouvriers pour leur demander s’il est possible de prendre une photo. Avant même que nous ayons enlevé notre casque, quelqu’un de la sécurité se tient à côté de nous.

Pas de laissez-passer

“Vous avez un accès ?” “Bon après-midi, monsieur. Non, nous n’en avons pas, mais nous aimerions vous demander de prendre une photo. Nous sommes journalistes et faisons un parcours entre les 5 plus…” “Cela ne m’intéresse pas. Vous devez avoir une carte d’accès.” Pour faire court, nous ne pouvions pas nous approcher du circuit. Nous nous sommes donc dirigés vers La Source, où nous avons pu faire une sieste sur l’herbe devant l’hôtel du même nom, à midi. Par miracle, nous ne nous sommes pas fait chassés.

Des routes en mauvais état

En route pour le premier circuit routier de la liste : Gedinne. Via Stavelot, Trois-Ponts, Manhay et Nassogne, nous conduisons la MV Agusta sur des routes malheureusement en mauvais état. Les routes principales ne sont pas trop mauvaises, mais ce n’est pas pour cela que nous sommes ici. Les petites routes sont dans un état lamentable, et c’est bien dommage. La région est si belle et si variée, mais il faut tout de même faire attention pour ne pas se taper un nid de poule.

Comme un chien affamé

Même avec la suspension électronique de la Turismo Veloce, ce n’est pas évident, bien que les suspensions Sachs fassent de leur mieux. Elles pourraient même être réglées un peu plus dur en mode Sport, car la machine aime plonger lors des freinages brusques, ce qui provoque de l’instabilité. Cela la rend plutôt nerveuse, ce qui ne s’améliore pas lorsqu’on combine en plus la réponse féroce de l’accélérateur, l’empattement court et le freinage agressif. Elle en veut beaucoup trop. Comme un chien affamé qui commence déjà à manger alors que vous éparpillez encore la nourriture dans son bol. La première Turismo Veloce avait aussi cette nervosité, MV Agusta ne semble pas avoir encore trouvé un médecin qui peut la guérir après toutes ces années.

Étape 3 : Gedinne – Chimay (69 km)

Et puis soudain, vous vous trouvez sur la ligne de départ du circuit de Gedinne. Une image étrange car vous vous trouvez sur une route publique ordinaire. Pas de questions d’accès, pas de portes ou de barrières. Juste une piste qui est accessible jour et nuit sur laquelle vous pouvez conduire seul. Cela est formidable car à Gedinne, la piste est belle, simple et il y a très peu de trafic. Vous ne savez pas comment vous y prendre ? C’est simple, il suffit de suivre les traces des pneus et vous y arriverez.

Un luxe superflu

Nous nous entraînons à prendre un bon départ en course avec la Turismo Veloce, ce qui ne pose aucun problème grâce au SCS (Smart Clutch System). Cet embrayage spécial fait tout le travail pour vous, de sorte que vous n’avez pas à débrayer au démarrage. Il y a cependant un levier d’embrayage, que vous pouvez toujours utiliser si vous le souhaitez. Bien que le SCS fonctionne étonnamment bien, c’est un luxe inutile dont vous n’avez pas besoin sur ce type de parcours. Comme le shifter de la MV Agusta fait déjà un excellent travail pour passer de la première à la seconde, vous ne bénéficierez du SCS que lorsque vous êtes à l’arrêt. Et on ne le fait pas souvent sur des routes où il n’y a pratiquement pas de feux de circulation. En ville, en revanche, la version SCS doit être une bénédiction. Alors, un conseil de Motojournal.be : avez-vous l’intention d’acheter une MV Agusta Turismo Veloce ? Économisez 2 100 euros et optez pour la version normale. Vous voulez vous faciliter la vie en ville ? Dépensez l’argent supplémentaire pour le SCS.

Bouffée d’air frais en France

Nous empruntons la route de liaison la plus courte de la journée, mais certainement pas la plus ennuyeuse. Le tarmac reste horrible partout … jusqu’à ce que nous traversions la frontière française. Oh, quel soulagement ! Finis les chocs, les tiraillements et les raclements. Les routes lisses et confortables n’ont jamais été aussi agréables. Malheureusement, cette partie du trajet en France est très courte – mais elle en vaut la peine – et à Fumay, nous entrons à nouveau en Belgique. Le soleil brûle impitoyablement et la fatigue se fait sentir. Nous nous arrêtons pour enlever quelques vêtements et les mettre dans les valises latérales spacieuses et robustes de l’édition Lusso. Heureusement qu’elles sont là, car le photographe est bien chargé avec tout son barda.

Étape 4 : Chimay – Mettet (47 km)

Tout comme pour le circuit de Gedinne, vous arrivez immédiatement sur le circuit routier de Chimay. Il y a beaucoup d’activité dans le paddock, où l’on prépare l’événement du week-end. Pourtant, nous avons le droit de faire ce que nous voulons et même de recevoir un sourire amical. Spa, est-ce que vous lisez ceci ? Bien que la route qui commande le départ/arrivée soit assez fréquentée à ce moment-là, le reste du circuit est plus calme. Parfait pour nos photos et pour voir comment cette moto s’en tire.

ADN – Course

Avec 110 ch sur le papier, on ne s’attend pas à un boulet de canon, mais cette petite bête agressive a du punch. Le son typiquement brut du trois cylindres de 789 cm3 est addictif. Surtout lorsqu’il est combinée au shifter lors des montées et des descentes de rapports. Succession de coups et de sifflements particulièrement facile à réaliser à haut régime et c’est là que l’on remarque l’ADN de course de la MV Agusta. L’interaction avec le système électronique complet est superbe, notamment grâce à la nouvelle unité de mesure inertielle (IMU). Vous pouvez également tout régler – de l’ABS au TCS – à votre guise et en faire votre propre cartographie “personnalisée”. Un ajout bienvenu, car nous préférons rouler avec une réponse à l’accélération aussi souple que possible et une suspension aussi dure que possible.

Ordinaire

Chimay est actuellement un circuit rapide, mais il était autrefois beaucoup plus rapide. Pour vous donnez une idée, Barry Sheene le célèbre pilote britannique deux fois champion du monde en 500 explosa le record de la piste en 1978 sur sa Suzuki RG 500, à la vitesse moyenne de 216 km/h. Prenez le temps de parcourir l’ancienne piste, que vous pouvez facilement trouver sur internet, et essayez d’imaginer l’anglais roulant à toute vitesse à travers les villages et autour des bâtiments. C’est une expérience qui prend du temps. Donc, si vous décidez d’emprunter cette route, ne soyez pas trop pressé pour arriver au circuit suivant. La distance jusqu’à Mettet n’est que de 47 km et est plutôt rapide. Magnifique, mais pas de courbes spéciales, de belles vues ou de parties techniques. Juste ordinaire.

Étape 5 : Mettet – Zolder (114 km)

Malheureusement, nous arrivons trop tard au Circuit Jules Tacheny pour participer à un trackday – tout comme à Zolder. Les derniers participants chargent leurs motos et rentrent chez eux. C’est dommage, car sur le grand parking près de l’entrée principale, on peut voir toute la piste. Un avantage de l’aménagement compact et de la piste en descente. Mais il est également agréable de profiter de la vue et du soleil, qui a commencé à baisser. Un ravitaillement rapide avec les derniers biscuits et les dernières gorgées d’eau que nous avons avec nous, avant de commencer la dernière étape de la journée. Et pas n’importe quelle étape, car avec 114 km, c’est en fait la plus longue.

Gagnant

Nous nous sentons toujours bien et nous en avons toujours envie, alors abandonner (lire : reprendre l’autoroute) n’est pas une option. C’est dans ces derniers moments de la journée que vous commencez à ressentir des douleurs dans les genoux, le dos, les fesses ou les épaules, par exemple. La Turismo Veloce est très maniable, bien que la machine soit un peu petite pour mon 1,90 m. La selle abaissée de 20 mm est d’une grande aide pour certains. Mais cela signifie que mes genoux touchent juste le bord du renfoncement du réservoir, ce qui me donne à la longue une sensation de légère crampe. Ce n’est pas du tout dérangeant sur de courtes distances, mais après une journée entière de randonnée, ça l’est. Le pare-brise plus haut par rapport à la précédente Turismo Veloce est un ajout bienvenu. Il vous protège du vent et se règle facilement d’une seule main. Il est aussi très beau, donc tout le monde y gagne.

12 heures de conduite

La route est maintenant calme et les kilomètres défilent sans encombre. Seul le passage par Namur fait baisser notre vitesse moyenne. Via Landen et Saint-Trond, on sent déjà l’asphalte du circuit limbourgeois. Nous parvenons à revenir à Zolder juste avant le coucher du soleil et comptabilisons exactement 12 heures de conduite (y compris les séances photo). Au final, c’est une randonnée de 450 km qui en valait la peine. Nous avons laissé notre GPS faire tout le travail avec des routes sinueuses, mais nous avons été un peu déçus car les routes étaient souvent trop étroites (et en mauvais état). L’utilisation des routes principales semble être une meilleure option dans ce cas.

Photos : Jarno Van Osch