Conduire sous l’influence de médicaments : un danger sous-estimé
En cette période printanière, propice aux allergies, nous sommes nombreux à prendre des traitements à base d’antihistaminiques. Or, ces médicaments peuvent avoir des effets négatifs sur les capacités de conduite et augmenter le risque d’accident. Selon une étude de l’AWSR, peu de conducteurs wallons en sont conscients.

Alors que la saison des pollens de graminées, responsables du fameux rhume des foins, a commencé, l’AWSR veille à rappeler les risques liés à la prise de médicaments au volant.
1 conducteur wallon sur 10
Une nouvelle étude de l’AWSR révèle qu’1 conducteur wallon sur 10 (10%) avoue avoir récemment pris le volant après avoir consommé des médicaments pouvant avoir un impact sur la conduite. Un chiffre préoccupant quand on sait que, tout comme la consommation d’alcool ou de drogue, ce type de médicament augmente le risque d’accidents.
On estime que chaque année en Wallonie, environ 25 accidents de la route mortels sont liés à l’usage de médicaments ou de drogues. Il semble pourtant qu’un grand nombre d’usagers ne sont pas conscients des risques liés à la prise de médicaments au volant. Un quart des conducteurs wallons (25%) ignorent, en effet, l’impact potentiellement négatif de certains médicaments sur la conduite d’un véhicule. Plus d’1 conducteur wallon sur 4 (28%) considère par ailleurs que les médicaments avec avertissement pour la conduite sont moins dangereux que l’alcool au volant. Et cette proportion augmente à près de 2 sur 5 (38%) pour ceux qui avouent prendre le volant après en avoir consommé.
5x plus de risque
Les risques liés à la prise de certains médicaments au volant sont pourtant bien réels. Les effets varient selon le type de traitement et les doses consommées. Mais, de manière générale, un conducteur sous l’influence de ces médicaments sera moins vigilant. Il aura des difficultés à se concentrer et davantage tendance à somnoler. Ses réflexes seront ralentis. Et, dans certains cas, des troubles de la vue ou même des vertiges peuvent survenir. Ces effets secondaires augmentent le risque d’accident.
On estime qu’un conducteur qui a consommé des médicaments pouvant impacter sa conduite risque, en moyenne, 5 fois plus d’avoir un accident.
Et si ces médicaments sont associés à la consommation d’alcool, le risque d’accident explose littéralement… et peut augmenter jusqu’à 50 fois ! L’étude de l’AWSR révèle pourtant que plus d’un quart des conducteurs wallons (28%) qui conduisent sous l’influence de tels médicaments avouent parfois consommer de l’alcool en même temps.

Antihistaminiques
En Belgique, 1 personne sur 6 souffre du rhume des foins. Et c’est à cette période de l’année que les symptômes sont les plus importants. Pour lutter contre ces derniers, des traitements à base d’antihistaminiques sont souvent utilisés. Or, tout comme les anti-dépresseurs, les anxiolytiques ou encore les somnifères, ils font partie des médicaments parmi les plus dangereux au volant. Ils provoquent généralement de la somnolence et une baisse de la réactivité et de la rapidité de mouvement.
Les symptômes allergiques eux-mêmes peuvent aussi être source de danger sur la route. Le manque de sommeil, qui est souvent de moins bonne qualité et moins réparateur lorsqu’on souffre d’allergies, augmente en effet les risques de somnolence. Et les yeux larmoyants et gonflés ainsi que les éternuements fréquents peuvent réduire la visibilité. Selon une étude de l’université de Maastricht, un rhume des foins non traité aurait ainsi le même effet au volant que le fait d’avoir bu 2 ou 3 verres d’alcool.
Quelques conseils
Pour diminuer les risques, il est indispensable de veiller à lire et respecter scrupuleusement la notice des médicaments qu’on est amené à consommer. L’étude de l’AWSR révèle que plus d’1 Wallon sur 10 (12%) ne prend pas la peine de le faire. Il s’agit pourtant d’une nécessité pour utiliser le médicament correctement. Mais aussi pour identifier des possibles contre-indications en cas de conduite d’un véhicule. Le médecin ou pharmacien peut également communiquer des informations précises sur les effets que les médicaments peuvent avoir sur la conduite. Si c’est le cas des médicaments que l’on prend, il est évidemment important de ne pas les consommer avant de rouler.
De manière générale, peu importe le type de médicaments consommés, il est important d’être attentif aux effets ressentis. Si ces médicaments affectent la vigilance et la concentration, il est préférable de ne pas les prendre avant la conduite.