Essai exclusif Voge 650DSX : Vive le gros mono
La marque Voge est récente. Elle est arrivée dans notre pays l’année dernière à l’initiative de BW Import (qui s’occupe aussi d’Orcal, FB Mondial, SWM et CF Moto). La gamme s’élargit régulièrement et la 650 DSX que nous venons de tester au MotoPark Adventure de Balen devient la plus grosse cylindrée de la jeune marque chinoise.
Voge et Loncin
Voge est la marque premium du chinois Loncin. Celui-ci est présent dans l’industrie motocycliste depuis de nombreuses années. Sous-traitant pour Honda, BMW et depuis peu MV Agusta, Loncin produit annuellement 2.500.000 motos sans oublier son implication dans les voitures électriques, les quads, les drones et diverses machines industrielles. L’année dernière, nous avions découvert cette marque par le biais de la Voge 500 DS dont vous pouvez retrouver l’essai ici. La gamme constituée de machine de 300 et 500 cm3 prend du galon cette année avec l’arrivée de la 650 DSX. Une moto trail séduisante et bien équipée.
Bien équipée
Jugez plutôt : suspensions Kayaba, freins Nissin, ABS et injection BOSC, écran TFT couleur, jantes à rayons, pneumatiques Pirelli Scorpion Rally, feux à LED, clignotants séquentiels et gros monocylindre éprouvé. Pour la petite histoire, ce moteur présent sur la Voge 650 DSX était déjà fabriqué par Loncin pour BMW. Equipant la F 650 puis la G 650, ce gros mono d’origine Rotax a également fait les beaux jours de l’Aprilia 650 Pegaso. Ayant récupéré la licence de fabrication, Loncin a actualisé ce moulin à la norme Euro5.
Notons également que sa lubrification est assurée par un système à carter sec.
Sa puissance est de 47 ch (35 kW) à 6 750 tr/min pour 60 Nm à 5 500 tr/min, parfait pour le permis A2. Notons également que sa lubrification est assurée par un système à carter sec. Ce qui n’est plus très répandu aujourd’hui en moto. Plus chère à fabriquer, ce système à l’avantage de diminuer les pertes de puissance due au barbotage (du vilebrequin et de la bielle dans l’huile) et de réduire la hauteur du carter moteur (donc d’abaisser le centre de gravité). Par contre il faut prévoir un réservoir d’huile séparé.
Complète
Les lignes de cette Voge 650 DSX sont modernes. L’avant a néanmoins un peu l’allure de la Honda VFR 850 X. Pour le reste, pas de fausses notes. La finition est excellente et cette moto sera très valorisante pour son propriétaire, notamment avec une très jolie selle en deux parties surpiquée de rouge. A l’équipement décrit plus haut on peut encore ajouter deux leviers réglables, une prise USB, une connectivité Bluetooth, un petit compartiment sous la selle passager, deux béquilles, des protèges carters, un sabot moteur, une bulle réglable et un porte bagage avec fixations pour valises. C’est Byzance chez Voge !
Abordable
La hauteur de selle de 825 mm autorise les gabarits moyens (comme le mien avec 1,70 M) à profiter pleinement de ce trail en toute quiétude. Les pieds touchent presque complètement le sol, de quoi mettre en confiance. Au centre du tableau de bord, un écran TFT couleur reprend de nombreuses informations (compte-tours et jauge à carburant segmentés, horloge, rapport engagé, voltage de la batterie, température moteur, compteur, pression des pneus, conso moyenne, odomètre et trip partiel) et est connectable via Bluetooth. A gauche une prise USB pour les accessoires électriques. Au démarrage le poum/poum caractéristique du monocylindre vous embarque dans un autre monde.
Le charme du gros mono
Celui des belles années où le gros mono était roi. Mais aujourd’hui sa musique est plus discrète. A voir la taille de la sortie d’échappement, on comprend pourquoi. Mon avis qu’avec un peu plus de respirabilité, on retrouverait une belle mélodie d’autrefois. Quoi qu’il en soit, au démarrage les sensations sont bien là. Ça tracte menu et les 5 rapports passent à la volée comme dans du beurre. C’est simple, on ne sent pratiquement pas le passage des vitesses. Les bas régimes sont évidemment proscrits. Le moteur donne sa pleine mesure entre 3 000 et 5 000 tr/min. Au-dessus, ça vibre un peu et le couple s’aplatit. Dès les premiers virages, on remarque que la moto à tendance à tomber. Cet effet est à mettre au compte des Pirelli Scorpion Rally (110/80-19 et 150/70-17) dont le profil est plutôt destiné au tout-terrain qu’au macadam. Mais après quelques kilomètres on s’habitue au phénomène.
En cadence
Le freinage est la hauteur de ce qu’on attend d’un ensemble Nissin. L’ABS n’est pas intrusif et il faut vraiment y aller fort pour le déclencher. Concernant la tenue de route, rien à signaler hormis le petit phénomène décrit plus haut. La moto est confortable et on pourrait laisser filer les kilomètres tranquillement sous la cadence du gros mono. La protection de la bulle en position haute est correcte. Cette Voge n’est pas conçue pour les hautes vitesses mais si l’envie ou la nécessité vous prend d’emprunter l’autoroute, la DSX s’acquittera de la tâche sans trop broncher à l’approche des 5 000 tr/min pour 120 km/h.
Off-road conseillé
Durant cet essai, nous avons également testé l’off-road. Et sans surprise, la Voge s’en est sortie haut la poignée. Bien aidée par une monte pneumatique adéquate, la DSX a traversé toutes les embûches avec tous les honneurs. Même dans le sable qui est assez répandu dans cette région du nord de la Belgique. Un bon débattement des suspensions, un gros mono qui tracte et des pneumatiques qui accrochent, voilà la recette de cette réussite. Sans oublier un ABS déconnectable.
Je ne suis pas un spécialiste du tout-terrain et je peux donc affirmer que le quidam se sortira facilement des situations critiques.
Je ne suis pas un spécialiste du tout-terrain et je peux donc affirmer que le quidam se sortira facilement des situations critiques. Mes confrères spécialistes de l’exercice reconnaîtront une certaine lourdeur de l’avant. Mais n’oublions pas que cette moto approche les 200 kilos. Ceci explique peut-être cela ! Durant cet essai la conso moyenne affichait 4 litres aux cent kilomètres. Un petit arrêt m’a permis de constater que le béquillage sur la centrale relevait du jeu d’enfant.
Conclusion
Finalement cette Voge 650 DSX a tenu toutes ses promesses, du moins à mon niveau. Je ne pense pas qu’elle sera le choix des inconditionnels du tout-terrain à outrance, qui porteront leur choix sur une moto de moins forte cylindrée et plus légère. Mais pour les baroudeurs/tranquille qui cherchent une machine simple et conquis par le charme du gros mono, la 650 DSX est faite pour eux. Question budget la 650 DSX est une bonne affaire à 7.699 €. En ajoutant 700 € Voge propose la 650 DSX LX équipée d’une paire de valises et d’un top-case alu. Et pour les inconditionnels du bitume, une version avec roues à bâtons 650 DS sera bientôt disponible.
Photos : Johnathan Godin
Les + et les –
Les + : le gros mono, l’équipement, la finition, le budget.
Les – : absence de protège-mains.
Données techniques et prix
Moteur
Type : monocylindre 4T refroidi par eau, culasse 4 soupapes DOHC, lubrification par carter sec
Cylindrée : 652 cm3
Puissance maximum : 47 ch (35 kW) à 6 750 tr/min
Couple maximum : 60 Nm à 5 500 tr/min
Boîte de vitesse : 5 rapports
Transmission finale : par chaîne
Partie-cycle
Cadre : treillis tubulaire en acier
Suspension avant : fourche inversée Kayaba de 53 mm, déb. 179 mm
Suspension arrière : mono amortisseur Kayaba monté sur biellettes
Frein avant : deux disques de 298 mm, étriers Nissin 4 piston, ABS Bosch
Frein arrière : un disque de 240 mm, étrier Nissin 1 piston, ABS Bosch
Dimensions
Empattement : 1485 mm
Hauteur de siège : 825 mm
Poids en charge : 192 kilos
Réservoir : 18 litres
Coloris : rouge ou noir
Prix
7.699 € (DSX) 8.399 € (DSX LX)