Essai Kawasaki Z650 : L’héritière ?
La Kawasaki Z650 apparue en 1976 était une sorte de mini 900 Z1. Presque aussi légendaire que sa grande sœur, elle est finalement tombée dans l’oubli avant de réapparaitre en 2017. Pouvons-nous dire aujourd’hui que cette nouvelle Z650 est la digne héritière de la première édition ?
Il est vrai que si la Z650 de 76 était motorisée par un 4-cylindres comme la 900, notre Z650 d’aujourd’hui ne reçoit qu’un bicylindre alors que la Z900 actuelle est toujours équipée d’un 4-cylindres en ligne. On pourrait aussi imaginer que Kawasaki décide un jour de décliner une « petite » version 4-cylindres de la néo-rétro Z900RS ? Mais ça c’est une autre histoire !
Sugomi affirmé
Quoi qu’il en soit, nous disposons aujourd’hui d’une Z650 bien positionnée au sein de la gamme Supernaked du constructeur d’Akashi. Sortie en 2017 pour remplacer la ER-6N, la Z650 a reçu quelques évolutions l’année dernière. A commencer par un magnifique écran TFT de 4,3 pouces qui remplace l’ancien écran LCD assez vieillot. Mais aussi le style qui a légèrement évolué à l’avant en renforçant encore un peu plus le style Sugomi si cher à la marque. Une double optique à LED y prend place (même chose pour le feu arrière). Un moteur plus propre qui passe cette année à l’Euro5 et la sempiternelle connectivité qui permet de relier l’écran à votre smartphone via l’application Rideology.
Petit mais costaux
Affichant un poids en charge de 187 kg pour une puissance de 68 ch, la Z650 n’a pas à rougir. En comparaison, la Z650 de 76 affichait 64 ch pour 220 kg, mais c’était une autre époque. De prime abord, cette moto apparaît comme minuscule au vu de sa cylindrée. En comparaison ses dimensions sont proches de celles de la Z400. Mais à son guidon il y a suffisamment de place pour la plupart des motards. Pour les plus grands, il existe en option une selle surélevée. Celle d’origine culmine à 790 mm et ravira les pilotes moins expérimentés qui pourront tâter sans problème le plancher des vaches avec leurs pieds . Rappelons qu’une version A2 est toujours disponible. Les deux leviers sont réglables, ce qui est plutôt pas mal pour cette catégorie de moto. Par contre on ne trouve nulle part de port USB et c’est bien dommage.
Pack Sport
Devant soi, l’écran TFT couleur claque comme un sou neuf. Il possède deux fonds d’écran et est assez complet, il ne lui manque que l’affichage de la température extérieure. Par contre il n’est pas « commandable » via les commodos. Il est obligatoire de passer par les deux boutons situés de part et d’autre de l’écran pour faire défiler des informations utiles comme les trips partiels où la consommation moyenne. Notre machine d’essai est équipée du Pack Performance comprenant le Pack Sport (bulle large, couvre-selle passager, protection de réservoir) ainsi qu’une ligne d’échappement complète Akrapovic. Le son qui s’en échappe est autoritaire sans être trop envahissant. Il n’y aura que pour les rétrogradages vigoureux où ça claquera un peu pour notre grand plaisir.
Un bicylindre performant
Le petit cintre en aluminium, le réservoir étroit de 15 litres et le placement des repose-pieds vers l’avant donnent une excellente position de conduite. Bien calé contre le couvre-selle passager, on est paré pour avaler les kilomètres. Avec la bulle du Pack Sport qui ressemble plutôt à un saute-vent, la protection à grande vitesse n’est pas fantastique. On est de toute façon sur une naked bike et il ne fallait pas s’attendre à mieux. Ou alors optez davantage pour une Versys 650. Le moteur distille parfaitement les watts. En dessous de 2.000 tr/min c’est un peu chaotique mais dès que le régime augmente, le bicylindre rythme l’accélération à coups de pistons.
Bien calé contre le couvre-selle passager, on est paré pour avaler les kilomètres.
Ses 649 cm3 sont largement suffisant pour doubler facilement en 6ème sans rétrograder. En ville optez pour le 4ème rapport. C’est entre 4.500 et 7.000 tr/min que les sensations sont les meilleures. Sur autoroute vous tiendrez facilement le 120 km/h à un peu moins de 6.000 tr/min. Mais quelques vibrations, à la longue dérangeantes, vous accompagneront entre 5.000 et 6.000 tr/min. Pour juger des performances maximum de cette Z650, tournez-vous vers l’Allemagne. Ses autoroutes vous permettront d’atteindre très facilement 200 km/h au compteur à l’entrée de la zone rouge.
Comportement
Même si la fourche avant télescopique de 41 mm ne possède aucun réglage, elle guidera l’ensemble de la moto sereinement. Par contre l’amortisseur arrière réglable uniquement en précontrainte donnera un peu de fil à retordre – c’est le cas de le dire – à votre postérieur sur mauvais revêtement. La selle elle-même n’étant pas trop épaisse, c’est le confort qui s’en ressent. Mais bon, encore une fois cette moto n’est pas conçue pour avaler d’une traite des centaines de kilomètre. Bien que sa consommation moyenne affichée de 4,8 litres associée au réservoir de 15 litres lui promet une belle autonomie pour un roadster. Le freinage confié à Nissin et à Bosch (pour l’ABS avec le système 9.1) est à l’échelle des performances de cette Z650. Ça freine très bien où il faut et quand il faut. En plus cette moto est jouette vu son faible poids associé à la géométrie de son châssis (empattement de 1410 mm) sans oublier la faible largeur de son pneu arrière (160/60×17). Sur du billard, la tenue de route est excellente, en cela bien secondée par les pneumatiques Bridgestone Battlax S22.
Au final
En conclusion et même si elle possède deux cylindres en moins, cette Z650 « du 21ème siècle » est la digne héritière du millésime de 76. Son appellation Z n’est absolument pas usurpée, elle appartient à une grande lignée. Très concurrentielle, son tarif débute à 7.499 €. Sa concurrente directe MT-07 est au même tarif mais ne possède pas le fameux écran TFT ni la connectivité assez friande auprès de la jeune génération.
Les + et les –
Les + : un nom qui sonne, Sugomi affirmé avec du caractère, freinage, équilibre général.
Les – : pas de port USB, vibrations entre 5 et 6.000 tr/min.
Présentation de la Kawasaki Z650 ici
Plus d’informations sur le Pack Sport ici
Plus d’informations sur la Kawasaki Z650 ici
Données techniques et prix
Moteur
Type : bicylindre parallèle 4 T à refroidissement liquide, DOHC 8 soupapes
Cylindrée : 649 cm3
Puissance maximum : 68 ch (50,2 kW) à 8.000 tr/min
Couple maximum : 64 Nm à 6.700 tr/min
Boîte de vitesse : 6 rapports
Transmission finale : par chaîne
Partie-cycle
Cadre : treillis, acier haute résistance
Suspension avant : fourche télescopique de 41 mm, déb. 125 mm
Suspension arrière : horizontale de type Back-link, précharge ajustable, déb. 130 mm
Frein avant : deux disques en pétales semi-flottants de 300 mm, étriers à doubles pistons, ABS
Frein arrière : un disque en pétales de 220 mm, étrier à simple piston, ABS
Dimensions
Empattement : 1410 mm
Hauteur de siège : 790 mm
Poids en charge : 187 kilos
Réservoir : 15 litres
Prix
A partir de 7.499 €
Pack Sport 299 € : bulle large, couvre-selle passager, protection de réservoir
Pack Performance 1.399 € : Pack Sport + ligne d’échappement Akrapovic