Essai nouveauté : Zero SR
Salut… Tout va bien… ? Heureux que vous lisiez ce test… Ça rend tout ça un peu plus confortable, n’est-ce pas… ? Oh, vous voulez que j’en vienne au fait ? Eh bien… alors vous n’avez pas de chance cette fois-ci… C’est le test Super Relax… de la nouvelle Zéro… SR… Avez-vous remarqué que l’abréviation SR signifie Super Relax dans ce cas… ? Bien… Alors détendez-vous… et surfez sans bruit… et sans stress… sur la dernière Zéro…
Détente ou stress ?
Nous n’utiliserons plus ces trois termes dans ce texte, vous allez comprendre pourquoi. Lorsque vous partez en balade pour une journée, il est généralement préférable de se lever tôt le matin afin de prévoir un “temps de trajet” suffisant vers la belle région où vous avez planifié votre itinéraire, puis de faire le plein rapidement dans une station-service pour perdre le moins de temps possible. L’après-midi aussi, un petit repas rapide est préférable à un repas complet, car vous devez encore terminer votre parcours et manger avec une tenue de moto n’est pas toujours très confortable. Le soir, il faut garder un œil sur l’heure, sinon on arrive trop tard pour le souper. Voulez-vous prendre l’autoroute pour cette dernière partie ? Eh bien, vous devrez le faire, sinon vous devrez vous expliquer à la maison. De toute façon, rien n’est aussi relaxant que la moto, mais parfois on est un peu nerveux. Dans ce test, nous allons faire exactement le contraire. Nous allons tracer un itinéraire d’environ 200 km et voir ce qui se passe.
SR/F Light
Ce n’est bien sûr pas une coïncidence si nous effectuons ce test Super Relax sur une moto électrique. Ce type de moto est idéal pour ne pas aller trop loin et pour prendre le temps de recharger la batterie aux points intermédiaires. Dans ce cas, on nous met la nouvelle Zero SR sous le nez. “Nouvelle” est un mot un peu exagéré pour une machine dérivée de la SR/F. Donc, pensez à la SR comme à une SR/F Light. Elle est moins puissante, elle ne peut pas aller aussi loin et, surtout, elle est moins cher. Vous ne pouvez également la commander que dans cette couleur grise, alors que pour la SR/F, vous pouvez choisir entre le rouge et le gris. Pour donner quelques chiffres, la SR fait 74 ch et 166 Nm alors que la SR/F développe 110 ch et 190 Nm. L’autonomie de la SR est de 166 km, celle de la SR/F peut atteindre 180 km. Enfin, la différence de prix : 19 720 € contre 24 080 €. Cela fait une différence non négligeable de 4 360 euros. Cependant, pour être clair, il ne s’agit pas d’un test comparatif entre la SR et la SR/F. Nous emmenons tout simplement la SR dans la belle province de Flandre-Orientale, du côté de l’Escaut.
Confusion
Il est temps de partir alors ? Non, pas encore. Allez-y doucement. Tout d’abord, réveillez-vous lentement et prenez un bon petit-déjeuner. Un œuf sur le plat par exemple avec un jus d’orange fraîchement pressé. Allez-y, nous avons tout notre temps. La Zero recharge les derniers électrons dans sa batterie alors qu’elle est encore branchée sur une prise 220V. Avec un petit morceau de chocolat dans la bouche, nous sommes prêts pour le voyage. Nous ne réveillerons pas le quartier avec la Zéro bien silencieuse. Cela peut prêter à confusion, car sur une moto électrique, on ne sait pas toujours s’il elle est en marche ou à l’arrêt. Sur la SR, le grand écran TFT affiche un logo clair, il est donc impossible de faire une erreur. Nous traversons le centre ville à faible vitesse et laissons le moteur chauffer… Attendez une minute ! Bien sûr, ce que je dis est idiot. Une moto électrique n’a pas besoin de chauffer pour fonctionner à plein régime puisque son moteur ne contient pas d’huile ni de liquide de refroidissement. C’est un des grands avantages du moteur électrique,
Pas de regards furieux
Après un trajet tranquille à travers la ville, nous nous engageons sur une digue-route qui longe l’Escaut. Les digues-routes sont souvent empruntées par bon nombre de cyclistes et piétons, surtout lorsqu’il fait beau. Aujourd’hui, le soleil brille comme une perle dans le ciel et il y a pas mal de trafic sur cette belle route. Mais pour une fois, ça ne dérange personne. La Zero se sent clairement à l’aise sur ce type de route et nous sommes gentiment accueillis par les autres usagers. Habituellement, les gens sont en colère lorsque vous conduisez votre moto sur une digue-route, mais dans ce cas, ils sont très amicaux. Super !
Conduite détendue
La Zero SR est aussi sympathique que les usagers de la digue-route. Elle vous apporte une sorte de paix que vous n’avez pas sur une moto conventionnelle. Alors que sur cette dernière, vous êtes toujours guidé par le son et l’interaction mécanique, avec la Zero SR vous roulez de manière beaucoup plus détendue. Il n’y a rien à faire, c’est comme ça. Pourtant, son potentiel de sensations est bien là. Tournez la poignée de gaz et vous voilà parti dans un flot continu vers des vitesses hautement illégales. L’absence de bruit moteur est un peu un problème, car votre sens de la vitesse est complètement confus. Dans la foulée, il n’y a pas de boîte de vitesses, vous passez directement de 50 km/h à 100 km/h sans vous en rendre compte. Seul le vent dans votre casque peut vous donner une idée audible de la vitesse à laquelle vous pensez rouler. C’est fatiguant, n’est-ce pas ? Il est peut-être temps de faire une pause ? Bien sûr que oui, c’est toujours un test Super Relax.
166 Nm de couple
Sur la route, c’est l’accélération de la SR qui est addictive. Non seulement en raison de la puissance de traction continue qui vous oblige à vous accrocher, mais aussi en raison de l’absence de bruit pour vous et les autres. Avec ses 74 ch, comparables à ceux d’une Yamaha MT-07 par exemple, on ne s’attendrait pas à ce que l’accélération soit aussi intense. Mais le chiffre magique et la valeur qui compte avec les moteurs électriques est le Newton-mètre. Dans le cas de la SR : 166 Nm. Et ça change tout.
Poids bien réparti
La Zero a bien plus à offrir que de simples accélérations rapides en ligne droite. Le freinage par exemple, qui se fait sans effort grâce aux robustes freins J. Juan. Ils donnent un bon retour d’information et mordent comme il se doit, peut-être aussi aidées par la régénération (et donc le freinage du moteur) lors du relâchement de la poignée d’accélérateur. Avec son poids de 222 kg, la SR n’est pas un poids plume, mais pour une moto électrique, ce n’est pas si mal. Le poids est si bien réparti qu’il est à peine perceptible. Le résultat est une machine au comportement remarquablement fin et agile. La SR repose en toute confiance sur la route, ne perd pas son équilibre et veut que vous jouiez avec elle. Par contre, vos jambes sont assez pliées sur la moto, ce qui peut être un inconvénient pour les pilotes de grande taille. Mais d’abord… la pause déjeuner. Détendez-vous…
L’heure du sucre
La pause n’arrive pas trop tôt, car il est temps de recharger la SR. Heureusement, nous pouvons le faire gratuitement à la brasserie, à condition d’y manger et d’y boire quelque chose. Nous prenons une heure pour que la SR récupère et pendant ce temps, nous dégustons une délicieuse gaufre. Mauvais pour le tour de taille, dites-vous ? Du calme. En plus, on a besoin de sucre, parce que c’est l’heure de jouer avec la SR !
Le jeu est l’activité préférée de la SR, comme un vrai roadster. Freinages tardifs, recherche du maximum d’adhérence, accélération à fond avec l’aide éventuelle du contrôle de traction qui fonctionne bien… elle adore ça. Et nous aussi ! Les suspensions Showa de haute qualité font leur travail comme il se doit, et si ce n’est pas le cas, vous pouvez les régler complètement à l’avant comme à l’arrière. Les pneus Pirelli Diablo Rosso III ont également fait leurs preuves. Le résultat est une machine qui se dirige avec précision – pas comme un rasoir, mais très bien – et surtout qui donne une impression de maturité.
Quatre modes de conduite
Les quatre modes de conduite (+ un mode personnalisé) sont également intéressants car ils sont tous très différents. Par exemple, le freinage par régénération est beaucoup plus efficace en mode Eco, et l’accélération en mode Sport est hors du commun. C’est juste ce que vous voulez à ce moment précis ou sur cette route particulière. Au fait, tous ces changements de modes de conduite nous fatiguent beaucoup, alors nous décidons de nous arrêter pour nous reposer un moment au soleil. Zen.
Observations
Pendant la dernière pause de la journée, nous profitons d’une fonctionnalité utile de la Zéro SR. Elle dispose d’un compartiment de stockage à la place du réservoir d’essence qui se trouve normalement sur une moto thermique. L’espace est déjà occupée par le câble de recharge, mais il y a encore de la place pour l’un ou l’autre équipement du pilote. Nous examinons de plus près la machine et remarquons la qualité de sa finition. C’est beaucoup plus facile sur une moto électrique car il y a simplement beaucoup moins de pièces que sur une moto à combustion interne. Pourtant, les Américains en ont fait un bel ensemble, sans exagération. Le style est assez ordinaire – il pourrait tout aussi bien s’agir d’une BMW – mais cela ne la rend pas moins belle. Un habillage adéquat, un cadre treillis ajouré et une suspension arrière clairement visible qui semble flotter dans l’air. Ce qui est dommage, c’est que la Zero SR, bien qu’étant une belle machine, n’a pas de signature propre. De plus, il n’y a qu’un seul choix de couleur : le gris.
Et qu’est-ce que l’on remarque encore ? Une transmission par courroie ! On l’oublierait presque, car on ne remarque rien à ce sujet en roulant. Pas de décalage ou d'”élasticité” lorsque vous accélérez. L’imperceptible ne devient perceptible que lorsque vous vous rendez compte que vous n’entendez pas le cliquetis de la chaîne.
Conclusion
Nous décidons de repartir pour la dernière partie de l’itinéraire. De quoi se faire une opinion définitive sur cette moto. Nous avions déjà testé la SR/F et la SR en est très proche. Une moto électrique finement dessinée, bien finie et à la conduite souple. Elle est plus que suffisamment puissante et peut être encore améliorée de nombreuses façons. Avec une capacité de batterie supplémentaire par exemple, une plus grande puissance de charge ou encore une sorte de clé numérique pour obtenir une puissance supplémentaire. Presque tout est possible sur cette SR, ce qui permet de donner une seconde vie à votre Zéro après, par exemple, une année de conduite. De cette façon, le prix élevé de 19 720 euros devient soudainement beaucoup plus intéressant.
Photos: Jarno Van Osch
Données techniques de la Zero SR
MOTEUR
Type: Moteur CA à aimants permanents intérieurs Z-Force 75-10 à refroidissement passif par air
Type de chargeur : 3 kW intégré à bord de la moto
Temps de charge : 4H30min (100%), 4H00 (95%)
Puissance maximum : 74 ch (55 kW)
Couple maximum : 166 Nm
Transmission finale : par courroie
PARTIE-CYCLE
Cadre : treillis tubulaire
Suspension avant : fourche inversée Showa de 43 mm, entièrement réglable, déb. 120 mm
Suspension arrière : mono amortisseur avec réservoir séparé, entièrement réglable, déb. 140 mm
Frein avant : Deux disque de 320 mm, étriers radiaux à 4 pistons, ABS Bosch
Frein arrière : Un disque de 240 mm, étrier flottant à 1 piston, ABS Bosch
DIMENSIONS
Empattement : 1.450 mm
Hauteur de selle : 787 mm
Poids : 222 kilos
Autonomie : à partir de 166 km
PRIX & INFO
Tarif : 19.720 euros
Importateur: www.zeromotorcycles.com