Voyage avec la Honda NT1100 DCT : Convaincante
L’automne dernier, nous avions découvert la nouvelle Honda NT1100. Et cette nouvelle venue dans la gamme Touring du constructeur ailé nous avait laissé d’excellentes impressions. De quoi nous titiller au point de partir cet été pour un périple de plus de 4 000 kilomètres à son guidon.
Direction les Pyrénées et plus précisément le Pays basque. Pour agrémenter cette « descente » vers le sud, nous ferons une petite escale dans les Côtes-d’Armor. Précisons également que nous allons voyager « à l’ancienne », c.-à-d. avec tout le barda de camping. Malgré la canicule qui sévit cet été, nous réussissons dès le premier jour, à tester la 1100 sous la pluie. Et oui, les deux heures de flotte que nous croisons entre la Belgique et Chartres nous permettent d’apprécier l’excellente protection offerte par la Honda. Notamment grâce à la bulle réglable en hauteur et aux déflecteurs pour les mains et les pieds.
Configuration
Comme nous disposons d’une version DCT, nous mettons à profit cette première étape pour tester les différents programmes automatiques disponibles. Le plus routier, c’est le D. Bien si on roule pépère avec sa moitié. Ensuite, Honda propose trois programmes sportifs S1, S2 et S3 qui est le plus « expressif ». Et au final nous optons pour le S1 que correspond le mieux à notre style de conduite. En ce qui concerne les modes de conduite, nous testerons évidemment le mode pluie durant l’averse. Sinon ce sera le mode Cyclo – c’est comme cela qu’est dénommé le mode route – qui retiendra toute notre attention. Le mode Urbain sera passé sous silence. Quant aux modes Utilisateur 1 et 2, nous y reviendrons plus tard.
Sous le soleil de la Bretagne
L’arrivée à Dinan (sans t) se fait sous un soleil resplendissant. Si vous avez l’occasion de visiter cette cité fortifiée construite sur une colline, vous ne regretterez pas le déplacement. Elle domine la Rance – et son petit port – qui se jette plus loin dans la Manche. Une vraie carte postale. Le lendemain, nous profitons de ce temps clément qui n’est pas toujours présent en Bretagne pour effectuer une petite balade. En longeant les Côtes d’Emeraude et de Galéo, nous découvrons de magnifiques paysages avant de rejoindre Paimpol pour une petite pose gastronomique.
Dinan domine la Rance – et son petit port – qui se jette plus loin dans la Manche
C’est aussi l’occasion de tester le système de connectivité via l’écran TFT tactile de 6,5 pouces. Connecté à votre smartphone via Bluetooth, la NT1100 vous permet de vous brancher directement sur le programme Android Auto (ou Apple CarPlay) via votre câble et la prise USB positionnée à droite de l’écran. Des programmes comme Google Maps ou encore Waze sont ainsi utilisables directement sur l’écran tactile. Et si vous êtes équipé d’un casque avec des écouteurs, la musique et les infos vocales viendront à vous.
On évite les prunes
Il est temps maintenant de se diriger plus au sud. Profitant de la gratuité des autoroutes jusque Nantes, nous testons un peu la Honda sur ce type de parcours. Ce n’est pas notre tasse de saké, mais la 1100 s’y trouve à l’aise. Par contre la précision du compteur de la japonaise laisse un peu à désirer. Il y a 10 km/h de différence entre la vitesse affichée à l’écran et celle sur notre Coyote. Ce n’est pas un point vraiment négatif car en dépassant un peu la vitesse réglementaire par distraction, vous resterez parfaitement dans la légalité en évitant, au passage, de vous ramasser une prune.
Capacités
Rien de tel que les nationales pour goûter au plaisir de la balade. Après la traversée de la Vendée et de la Charente-Maritime, nous jetons l’ancre du côté de Blaye, sans jeux de mots … Logeant l’estuaire de la Gironde, ce site fut fortifié à la fin du XVIIe siècle par un certain Sébastien Le Prestre que nous connaissons mieux sous le nom de Marquis de Vauban. Et c’est justement au centre de cette citadelle que nous passerons la nuit. La municipalité de Blaye a eu la bonne idée d’y installer un camping parfaitement intégré dans le paysage. Profitons un peu de cette belle étape pour détailler les capacités de chargement de notre NT1100. Celle-ci dispose d’origine de deux valises (provenance SHAD) d’une contenance de 32 et 33 litres. Avec des housses intérieures très pratiques. Pour parfaire le tout, notre Honda est équipée d’un top-case de 50 litres (avec dosseret pour le passager). C’est Byzance !
On fait joujou
Il est temps à présent de reprendre la route pour notre destination finale, le Pays Basque. Cette magnifique région lovée entre mer et montagne offre des possibilités énormes en matière de balades en tous genres y compris pour la moto. Durant quelques jours, nous allons en profiter un maximum. Surtout dans les Pyrénées, sur la frontière entre la France et l’Espagne où la NT1100 va se comporter de manière plus qu’honorable malgré un poids approchant les 250 kilos (version DCT). Il n’y a que dans les épingles serrées où ce système à double embrayage automatique handicapera un peu notre progression. Notre choix cette fois s’est porté sur le mode manuel à double gâchette. Et tout se passe à merveille jusqu’au moment où justement dans les épingles très serrées, il serait utile de pouvoir sortir en dosant légèrement le levier d’embrayage.
Changement de décor
Les meilleures choses ayant toujours une fin, il nous faut à présent penser à notre remontée vers la Belgique. Nous profitons encore d’une belle journée ensoleillée pour « passer » quelques cols mythiques du Tour de France comme l’Aubisque ou le Tourmalet avant de poser nos valises sur les contreforts de cette splendide chaîne montagneuse. C’est sous l’orage que nous replions notre bivouac le lendemain et reprenons la route en direction de la Haute-Garonne et du Tarn. La Honda se joue encore une fois du mauvais temps en nous préservant un maximum. Les poignées chauffantes sont même activées pour notre plus grand bonheur. L’horizon se dégage l’après-midi pour notre arrivée devant le viaduc de Millau toujours aussi impressionnant. Les Gorges du Tarn s’offrent maintenant à nous. C’est une aubaine car nous allons pouvoir tester le mode de conduite Utilisateur 1 que nous avons paramétré à notre guise.
Tout est dit
Choix de la puissance et du frein moteur maximum pour un plaisir qui n’en n’est pas moins. Et toujours en conduite manuelle. Les suspensions absorbent parfaitement les irrégularités du revêtement et la selle confort – en option – préservent notre arrière-train. Le freinage reste toujours optimum et il faut « se dépouiller » un peu pour arriver à la limite de la garde au sol. La traversée du Parc National des Cévennes sera encore une belle découverte. Sous une chaleur de plus en plus accablante, la hauteur de la bulle sera descendue manuellement à son maximum. Son maniement n’est pas toujours évident.
Dernière étape
Petit passage par l’Ardèche et le Puy-de-Dôme avant de traverser la Loire. La fin de notre voyage approche. C’est la cité médiévale de Clamecy qui nous accueille pour cette dernière étape. Il est temps de faire le point sur ce périple en compagnie de la nouvelle routière japonaise. Avec un total de 4.190 kilomètres à la vitesse moyenne de 64 km/h, la consommation moyenne est restée bloquée sur 4,8 litres aux cent kilomètres. Ce qui est un peu en deçà du chiffre annoncé par Honda (5L/100 km). La NT1100 a donc tenu toutes ses promesses.
Conclusion
Elle confirme tout le bien que nous en pensions. Bonne protection, confort assuré, moteur agréable, capacité d’emport convaincante, que demander de plus ? Les grincheux rétorqueront qu’il manque une transmission par arbre pour que la NT1100 soit considérée comme une vraie moto de grand tourisme. Grand bien leur fasse au vu de la qualité des chaînes actuelles ! Pour notre part, nous sommes convaincus que cette Honda fera une grande carrière et le bonheur des gros rouleurs.