Essai VW ID. Buzz : Quitte à rouler EV autant rouler différent !
Le retour d’un Combi était à l’étude depuis des années chez Volkswagen et la précipitation d’un nouveau marché axé sur le tout électrique a permis aux ingénieurs de se libérer et de proposer, enfin, une version définitive de ce véhicule emblématique à la sauce électrique.
Retour aux sources ?
Certains diront que l’ID. Buzz est l’héritier tant attendu de ce Combi VW que nous gardons tous en mémoire, enfoui au plus profond de nos rêves et cauchemars depuis la moitié du siècle dernier. Dénommé T1 (1950), T2 (1967), T3 (1979) mais repris également sous l’appellation Transporter, ce véhicule de loisirs ou utilitaire est passé entre toutes les mains. De celles aux doigts jaunis par la consommation d’herbes en tous genres à celles gantées surmontées d’un képi bleu, le Combi VW nous rappelle autant l’exaltation de notre jeunesse que la peur du gendarme. Sa fabrication s’arrêtera en 1991 pour le marché européen mais se poursuivra jusqu’en 2013 au Brésil. Fin de l’histoire.
Incomparable
La finition proposée par VW et son département Commercial Vehicles nous propulse immédiatement dans une autre dimension où la mixité entre véhicule à propulsion électrique et futuriste s’impose avec majestuosité. L’ID. Buzz ne peut se comparer à aucune autre voiture, l’accent a été posé sur la convivialité, l’accessibilité et la simplicité. L’habitacle se résume à un assortiment de commandes, tactiles pour la plupart, via un écran de 10 pouces emprunté aux autres modèles ID. Quelques boutons situés sous celui-ci simplifient l’accessibilité à certaines fonctions comme la climatisation. Sur le côté gauche du tableau de bord, un assortiment d’autres touches vous permettra de sélectionner les modes d’éclairage ou de dégivrage. Deux ports USB-C et un réceptacle pour le rangement et chargement de votre smartphone se positionnent sous votre œil droit.
Sensation de liberté
L’assise est confortable et réglable en hauteur, ce qui vous permet de dominer la situation et de bien gérer les contours somme toute assez imposants de ce Transporter du 2ème millénaire (longueur : 4712 mm, largeur :1985 mm, hauteur : 1927 mm, empattement : 2989 mm). La motorisation 100% électrique entrainant la rotation des roues arrière, l’ID. Buzz revient à l’essence même des premiers Combi à propulsion. Le système de mise en fonction du véhicule détecte la présence de la commande à distance.
Une sensation de liberté vous enveloppe immédiatement tant l’espace dévolu aux sièges est conséquent.
Dès lors, il suffit de freiner et de tourner le sélecteur de vitesse sur D ou R pour que la mise en mouvement s’opère instantanément. Une sensation de liberté vous enveloppe immédiatement tant l’espace dévolu aux sièges est conséquent. L’angle de braquage est prodigieux et s’associe à merveille aux contours bien carrés du véhicule. Un ensemble de caméras sécurisera également les manœuvres et les créneaux, si le besoin s’en fait sentir. Vous pouvez également compter sur les capteurs et l’intervention du Park Assist pour vous simplifier la vie.
A l’arrière
Deux portes coulissantes donnent accès aux trois places arrière dont la banquette est elle aussi coulissante avec un réglage individuel des dossiers de siège. Ports USB-C, prises 12V et 230V, tout est prévu pour que vos passagers puissent partir en vacances, l’esprit serein et les tablettes chargées à fond. A propos de chargement, venons-en au point le plus important de cet ID. Buzz… son autonomie. La batterie de 77 kWh devrait en théorie permettre la sortie des 204 ch du bloc moteur sur une distance de plus de 400 kilomètres. Comme toujours entre la théorie et la pratique, il y a l’hiver ! Durant ma période d’essai, le thermomètre a oscillé entre -5 et + 7 degrés ce qui a réduit l’autonomie à +/- 300 km, avec une charge à 100%. Le constructeur ayant équipé cette voiture de sièges et de volant chauffants ainsi que d’une soufflerie d’air chaud, je ne me suis pas privé d’en profiter et d’ainsi abuser de l’énergie entreposée sous le plancher !
Chauffe Marcel
Avec nos habitations plongées dans une température conseillée de 18 degrés, je profite de mes déplacements pour pousser quelque peu le chauffage avec 24 degrés dans l’habitacle. Verdict, l’autonomie fond comme neige au soleil et par sécurité il faut penser à recharger au minimum tous les 200 kilomètres. Les bornes de recharge rapides n’étant pas en nombre suffisants sur nos routes et souvent occupées par d’autres utilisateurs. A titre d’exemple, un A/R retour entre Namur et Gand m’a révélé une absence de borne sur la E411 et à la sortie du ring sur la E40, seule la station Shell de Wetteren m’a permis d’emmagasiner quelques kW. Pour le tout à l’électrique, la Belgique a encore beaucoup d’efforts de raccordements à fournir !
Sinon tout va bien
Hormis la recharge et l’autonomie, l’ID. Buzz est une des rares voitures avec laquelle j’ai replongé dans le réel plaisir de rouler. Non par ses performances mais par la sensation de liberté et d’aventure qu’elle procure. Son terrain de jeu n’est pas l’autoroute mais les petites nationales et routes sinueuses où le frein moteur (sélection B de la commande de boite) sécurise la conduite. Tout en douceur, à une vitesse sous les 90 km/h vous vous promenez le nez sur les paysages enneigés. C’est dans ces moments là que vous appréciez les moteurs à bobinages et le caractère reposant que ce genre de motorisation vous offre. Les embouteillages apportant, il va sans dire, le même raisonnement.
Conclusion
Avec son tarif à 69.620 € l’ID. Buzz Business fait mal au portefeuille. La version de base à 65.340 € pourrait déjà convenir mais pour la faible différence de prix, autant aller vers la formule la plus complète et la plus innovante. C’est cher, bien trop cher comme pour toutes les voitures électriques mais VW réussit le tour de force de ne pas proposer qu’une voiture électrique mais un véhicule différent, à part entière, où l’électricité vient compléter l’offre. L’ID. Buzz est l’occasion de rouler autrement et d’offrir une vision futuriste et passionnée de la mobilité de demain.