Essai Yamaha Booster et Booster Easy
Récemment Yamaha annonçait le retour du Booster. Un nom magique qui a fait les beaux jours des ados à l’orée des années nonante. Mais l’enthousiasme est vite retombé pour les nostalgiques du petit scooter à gros pneus lorsqu’ils ont découvert que le nouveau booster était en fait un vélo électrique.

Cela dit, il n’y a pas eu tromperie sur la marchandise, car le Booster thermique était vendu comme un scooter MBK. A l’époque, l’usine française étant passée sous pavillon Yamaha, il fut décidé de fabriquer le Booster – et son homologue japonais baptisé BW’s pour Big Wheels – dans l’usine MBK de Saint-Quentin. Et aujourd’hui, en créant ce nouveau eBike à gros pneus, les designers du centre YMRE italien ont logiquement pensé au Booster qui fait partie intégrante de l’héritage du constructeur aux trois diapasons.

La Venise du Nord
Pour découvrir ce nouveau membre de la famille Urban Mobility, nous nous sommes retrouvés à Amsterdam. Il faut dire que celle-ci se trouve à côté du siège de Yamaha Motor Europe à Schiphol, de plus, on peut qualifier cette ville de capitale européenne du vélo. Avec plus de 500 km de pistes cyclables et un nombre de vélos (880.000) dépassant le nombre d’habitants (780.000), la petite reine est véritablement la vedette de la Venise du Nord. Partant du principe que de nombreux citoyens recherchent un moyen de transport individuel à zéro émission, et que la croissance de la population européenne vivant en ville passera de 72 à 84% d’ici 2050, Yamaha souhaite s’établir comme l’un des principaux acteurs sur le marché européen des deux roues électriques.

Une vieille histoire
Et Yamaha n’est pas novice en la matière. Car dès 1993, la firme japonaise était la première au monde à commercialiser un vélo à assistance électrique avec le PAS (pour Power Assist System). Aujourd’hui, sa gamme eBikes se compose de Moutain eBike, Gravel eBike et Urban eBike. Et c’est dans cette dernière catégorie que l’on retrouve le Booster et sa variante Booster Easy. Car ce n’est pas un mais deux modèles que nous avons testés. Le Booster est un Speed Pedelec, c’est-à-dire un vélo doté d’une assistance électrique limitée à 45 km/h (L1e-B). Il tombe sous la même législation que les scooters électrique L1e (immatriculation, permis de conduire, assurance). Par contre le Booster Easy est un « simple » vélo électrique, un Pedelec (pour Pedal Electric Cycle) si vous préférez. Il est doté d’une assistance électrique limitée à 25 km/h (L1e-A). Il est donc considéré comme un vélo à part entière.

Booster Easy
Nous débutons notre journée avec le Booster Easy. Et c’est sur une quinzaine de kilomètres de pistes cyclables à travers le centre-ville historique et les bords de l’IJ, que nous testons l’Urban eBike Yamaha. Même si ce vélo pèse 35 kilos, l’assistance électrique est bien là pour vous faciliter la tâche. La position de conduite est statutaire et vous dominez la route, enfin ici la piste. Les leviers de frein sont placés comme il se doit sur un vélo avec le frein avant à gauche et l’arrière à droite.
Même si ce vélo pèse 35 kilos, l’assistance électrique est bien là pour vous faciliter la tâche.
Habitué à rouler presque exclusivement à moto, il me faut un peu de réflexion à chaque freinage, histoire de ne pas bloquer l’avant. Car les disques de 180 mm arrêtent instantanément le Booster Easy. A ma gauche, sur le guidon, je dispose d’un petit écran LCD multifonctions de 1,7 ‘’ permettant de commander l’allumage de l’assistance et l’éclairage mais aussi de visualiser plusieurs informations. Avec notamment le mode d’assistance sélectionné parmi les 5 disponibles (+ECO, ECO, STD, HAUT et AUTO). L’autonomie de la batterie, la vitesse, l’odomètre, le trip partiel, etc …

Performances
Soulignons que le rapport de couple fourni par le moteur électrique Yamaha est fixé à 50 % en mode +ECO et va jusqu’à 280 % en mode HAUT. L’autonomie typique pour un cycliste pesant 75 kg est de 120 km en mode +ECO et de 60 km en mode HAUT, d’après la fiche technique du constructeur. L’équipement électrique hormis l’éclairage à LED se compose d’une unité d’entraînement PWseries S2 d’une puissance maximum de 250 W et 75 Nm alimentée par une batterie amovible de 630 Wh et 36 V. Comme sur la plupart des vélos, un dérailleur intégré dans le moyeu permet d’allonger ou de raccourcir le rapport de transmission. Il est commandé par câbles via une poignée rotative sur la droite du guidon. Jusque-là rien de particulier, mais attention. Si sur un vélo « normal », le fait de tourner la poignée vers soi raccourci le rapport, c’est tout le contraire sur le Booster Easy. On pourrait comparer cette commande à celle d’un scooter thermique ou d’une moto.

Cadre moulé et gros pneus
Pour aller plus vite, vous devez tourner la poignée vers vous. Et vice-versa pour ralentir. Je dois vous avouer que j’ai à maintes reprises fait exactement le contraire. Sans doute à cause de mon passé de VTTiste. Il est temps de diner et nous nous arrêtons à la jonction entre l’IJ et le canal de la Mer du Nord. Il fait un temps splendide et j’en profite pour détailler les Booster et Booster Easy. En apparence, ils sont pratiquement identiques. L’avant se caractérise par une fourche ZOOM (débattement de 80 mm) protégée par un garde-boue enveloppant dont le design ressemble à celui équipant le XMAX 300 que nous avons dernièrement testé. La roue avant est équipée – comme à l’arrière – d’un gros pneu de 20’’x 4’’. Le cadre aluminium en U classique – permettant de monter et de descendre facilement du vélo – se caractérise par une partie avant moulée sous pression et assez aérée. Il est fabriqué dans l’usine Minarelli à Bologne.

Complet
Le boitier de pédalier est intégré dans l’unité d’entraînement PWseries S2 qui est également fabriquée en Italie chez Fantic. Devant la tige de selle intégrée dans le cadre, on trouve la batterie placée dans un boîtier. Celle-ci est amovible et rechargeable directement ou pas sur le vélo. A l’arrière, un porte-bagages de bonne facture peut recevoir (en option) des accessoires comme une paire de sacoches ou un panier. Une béquille assez robuste est facilement dépliable pour poser l’eBike. L’ensemble est bien fini et tous les câbles sont discrètement intégrés.




Booster
Les seuls détails qui distinguent les deux modèles – hormis le petit sticker Easy – sont les profils des disques de frein, le porte-plaque sous le feu arrière, le rétroviseur et l’écran TFT couleur de 2,8’’ pour le Booster. C’est d’ailleurs celui-ci que nous allons maintenant enfourcher. Si la position de conduite est absolument identique, on remarque évidemment l’écran TFT placé au centre du guidon et son commutateur de commande à gauche.
Le rétro devient absolument utile, comme le feu stop à l’arrière.
Vous vous demanderez sans doute ce que vient faire un rétroviseur sur un tel engin ? N’oubliez pas que le Booster est assimilé à un scooter électrique avec toute la législation que cela implique. De plus, lorsque cela est possible, c.-à-d. lorsque la vitesse sur la voie publique est limitée à 50 km/h, vous devez quitter la piste cyclable pour emprunter celle-ci. Le rétro devient absolument utile, si vous voyez ce que je veux dire ! Comme le feu stop à l’arrière.

Un Speed Pedelec cohérent
Comme sur la version Easy, les modes d’assistances sont au nombre de 5. Notez que sur les deux modèles, il est également possible de sélectionner un mode d’assistance à la marche (jusqu’à 6 km/h) mais aussi d’utiliser le vélo sans assistance électrique. Les informations affichées sur l’écran TFT comprennent la capacité de la batterie, la vitesse de conduite, le mode d’assistance, l’autonomie, l’horloge, les distances parcourues, la cadence, la consommation de calories et l’heure. Diverses applications d’entraînement physique et de navigation sont également accessibles en connectant un smartphone par Bluetooth pour améliorer l’expérience de conduite générale. Ah oui j’oubliais, à côté du commutateur au guidon, vous disposez d’une commande de klaxon bien utile lorsque vous évoluer sur piste cyclable. N’oubliez pas qu’avec ce Booster, vous roulez beaucoup plus vite qu’avec un vélo traditionnel.

Prestations
L’unité d’entraînement PWseries S2 bénéficie ici d’une puissance de 500 W avec toujours 75 Nm. Mais le rapport de couple démarre à 60 % en mode +ECO et passe à 400 % en mode HAUT, conférant une vitesse de pointe maximum de 45 km/h. Dans la pratique, la vitesse de croisière se situe plutôt à 35 km/h pour atteindre les 45 km/h en descente. Pour les freins, ce n’est plus comme sur un vélo, mais sur un scooter. Le frein avant à droite et le frein arrière à gauche. Question sensations, il est indéniable que le Booster est beaucoup plus performant. La poussée de l’assistance électrique se fait bien sentir alors que sur la version Easy, elle est à peine perceptible. Pour l’autonomie, tout dépend du mode d’assistance sélectionné et du poids du cycliste. Yamaha annonce de 50 à 110 km selon le mode de fonctionnement pour un conducteur de 75 kg avec le Booster et 60 à 120 km avec le Booster Easy.

Conclusion
La conduite d’un eBike était une première expérience pour moi. Après l’essai du Booster Easy, je me suis dit qu’il fallait quand même pédaler pour avancer. En fait, je ne comprenais pas que l’assistance électrique se coupait dès que j’arrêtais de pédaler. Bien évidemment, j’ai fait l’expérience, sans m’en rendre compte, de rouler sans activer l’assistance. Et j’ai tout de suite compris qu’entraîner les 35 kilos du bestiau, qui plus est avec des pneus aussi larges, n’était pas une sinécure. En passant sur le Booster, j’ai encore plus apprécié l’expérience. Ses performances vous invitent à rester prudent lorsque vous circulez sur une piste cyclable encombrée par un nombre incalculable de cyclistes roulant « à l’ancienne ». Mais dans les deux cas, j’ai passé une excellente journée en compagnie de ces deux Yamaha eBike.

Les + et les –
Les + : Très Fun dans l’esprit, finition, frein, coloris Cyan Solid Aqua.
Les – : Selle pas assez confortable sur long trajet.
Quelques chiffres
Actuellement, les Speed Pedelec comme le Booster ne représentent que 1% du marché des eBikes. En tête, on trouve la catégorie eCity avec 33% talonnée par les eMTB (32%) et les eTrekking/eTouring (26%), ensuite on retrouve les Cargo (3%), eRoad/eGravel (2%), et divers modèles comme les mini-vélos (3%). Sur la totalité de vélos vendus en Europe en 2022, c’est aux Pays-Bas que l’on a vendu le plus d’eBikes dans une proportion de 52%, ensuite c’est l’Autriche avec 45%, l’Allemagne avec 43% et la Belgique avec 31%. Les chiffres moins importants de pays comme la France (24%), l’Italie (15%) et l’Espagne (14%) s’expliquent certainement en partie par une densité de population inférieure. Concernant enfin les Speed Pedelec, les principaux marchés européens se situent aux Pays-Bas, en Belgique, au Danemark, en Autriche et en Suisse. Au premier semestre 2022, il s’est vendu 44.000 Speed Pedelec, ce qui représente une augmentation de 24,2%, avec 15.330 unités écoulées aux Pays-Bas (+16,3%), 12.363 unités en France (+42,6%) et 9.138 unités en Belgique (+11,6%).

Données techniques Yamaha Booster (Booster Easy)
Système
Unité d’entraînement : Yamaha PWSeries S2, S-Pedelec, 500 W (250 W), 75 Nm
Batterie : Batterie Yamaha 630 WH, 36 V, 17,5 Ah
Assistance à la vitesse limité à 45 km/h – Utilisation à 42 km/h (limité à 25 km/h – Utilisation à 23 km/h)
Autonomie : de 50 à 110 km selon le mode de fonctionnement pour un conducteur de 75 kg (60 à 120 km)
Partie-cycle
Cadre : Structure alvéolée en aluminium
Fourche : ZOOM CH-879 AMS 20″ – débattement de 80 mm
Frein avant : un disque de 180 mm
Frein arrière : un disque de 180 mm
Roue av/ar : 20″ Pneumatique VEE eSpeedster 20*4.00
Dimensions
Poids total : 36 kilos (35 kg)
Catégorie de véhicule : S-Pedelec L1e-B (EPAC)
Coloris : Cyan Solid Aqua, Dark Gray Metallic
Prix : 3 699 euros (3 299 euros)
Disponible à partir du mois de juillet







