Premier test 2021 Aprilia RS660 : Question d’équilibre
Admettez-le maintenant. Une grosse moto a souvent beaucoup d’attrait. Comme les super motos modernes de plus de 200 chevaux… et vous devez adorer ça. Seulement… pourquoi faut-il toujours que ce soit une question de puissance, de plus en plus de puissance ? C’est ce que pensait Aprilia. Pour ceux qui pensent la même chose, voici l’Aprilia RS660.
Où sont les motos
Une présentation en bonne et due forme commence d’abord par une arrivée à l’hôtel suivie d’un breifing et ensuite un bon souper avant le test du lendemain. Mais parfois les choses ne se déroulent pas de cette manière. Dans un accès de désespoir absolu, les gens de chez Aprilia ont supplié les journalistes de pouvoir directement commencer le test dès leur arrivée à l’hôtel. Les prévisions météorologiques prévues pour le lendemain n’étaient pas de bon augure. Une pluie constante avec des températures inférieures à dix degrés ne seraient pas les conditions idéales pour un essai concluant. Et donc Aprilia nous a supplié de conduire la RS660 un jour plus tôt. Comme si cela éatit vraiment grave. Vite dit vite fait, nous nous sommes changé dans le hall de l’hôtel. Où sont les motos ?
Miroir, miroir…
Dans une rangée, de miroir à miroir, vous pouvez clairement voir comment chaque couleur de la RS660 semble donner à la moto un caractère différent. L’or acide, un peu spécial, n’est probablement pas pour tout le monde, mais à première vue, je suis sûr que certaines personnes en seront folles. La livrée noire Apex est alors vraiment une couleur Aprilia. Il a quelque chose de sportif et d’agressif, sans exagérer.
Le Lava Red est mon favori personnellement. C’est une référence indissociable aux couleurs de la moto de Loris Reggiani. D’ailleurs, nous les voulons toutes avec le capot de selle – ça finit vraiment l’arrière. Malheureusement, ce n’est pas la norme. Il suffit de vérifier la liste des options ou les conditions d’achat.
Question d’équilibre
Une autre chose qui attire immédiatement l’attention est l’absence d’un cadre en aluminium poli. Il est recouvert d’une couche de couleur gris argenté. Dans l’ensemble, il semble très solide et durable, mais pas nécessairement beau. L’approche était donc solide et durable. Vous voulez que ce soit poli pour l’apparence, mais il est non seulement difficile de le garder beau à long terme, mais il est aussi assez coûteux à produire. Aprilia a fait un compromis à ce sujet. Dans tout ce qui revient avec laRS660. C’est une question d’équilibre.
Pesé et pondéré
La recherche de l’équilibre parfait demande un certain effort. Chaque choix est pesé et pondéré et doit en fin de compte offrir un bon rapport qualité-prix. C’est pourquoi la RS660 n’a pas les étriers Brembo les plus sophistiqués et la suspension n’est pas vraiment au top non plus. Cela dit, les étriers Brembo Stylema seraient une grande absurdité. Ils n’auraient qu’à ralentir 183 kilos plus le poids du pilote. Quelque chose que ces Brembo à quatre pistons basiques font très bien.
Efficace
En fait, le tout premier contact est encore plus agressif que ce à quoi on pourrait s’attendre. La réponse à la poignée de gaz est immédiate. Les suspensions sont de la même trempe. Pas une fourche ou un amortisseur GP complet, mais simple et efficace. Kayaba a conçu la fourche avant et un amortisseur Sachs maintient la roue arrière en ligne.
Les fourreaux de fourche anodisées or donnent dans le luxueux, tandis que le choix d’un corps d’amortisseur en acier et d’un système de montage sans basculeur réduit les coûts. L’avant et l’arrière sont néanmoins entièrement réglables. La suspension de la RS660 souligne la différence entre “optimisation des ressources” et “budget”. Budget est un mot qui n’apparaît pas dans le vocabulaire de la RS660. On n’en a certainement pas l’impression.
Moto de sport routière
Le lancement du nouveau bicylindre vertical de 659cc s’accompagne d’un nouveau concept chez Aprilia. La RS démarre à froid sans effort, après quoi le double échappement montés bas produit un sons étonnamment sombres. Surtout pour un twin de moyenne cylindrée. Une fois qu’il est chaud, il a parfois un peu plus de mal à démarrer, ce qui n’est pas trop grave non plus. Le twin a un taux de compression important. Avec un rapport de 13,5 : 1, il montre des intentions sportives. Alors qu’Aprilia présente la RS660 comme une machine de route. C’est son terrain de jeu naturel. Seulement voilà, c’est indéniablement une moto routière de sport- vraiment nouveau en 2021 ? – en tout cas elle peut vraiment faire du sport.
Demi RSV4
En fait, ils ont pris un moteur RSV4 1100 et ont retiré les deux cylindres arrière du V-4. La course a été alongée et la cylindrée est donc passée à 659 cm3. Grâce à son vilebrequin à 270 degrés, la RS660 sonne un peu comme sa grande soeur. Elle donne également la même puissance de sortie au litre, le moteur respirant instantanément après avoir allumé les deux cylindres, pour ensuite repartir sur la même candence – dans un big bang.
Le pneu arrière n’est pas trop sollicité et les vibrations sont presque entièrement éliminées. On dirait qu’Aprilia a vraiment fait du bon boulot en enlevant deux cylindres. Et c’est comme ça que ça marche vraiment.
Entre supersport et sportive routière
Le twin vertical répond dès les plus bas régimes où le couple est omniprésent. Jusqu’à présent, tout est conforme aux attentes. Pour autant que je puisse vraiment savoir à quoi m’attendre. Car il n’y a pas de référence, il n’y a pas de concurrence directement comparable. Bien que des marques comme Kawasaki, Honda et Yamaha puissent penser différemment.
Aprilia lui-même affirme que la RS660 se situe quelque part entre une vraie supersport et une sporive routièret de tourisme. Dans sa présentation, ils ont utilisé la Kawasaki Ninja 650 comme exemple de sportive routière et la Yamaha YZF-R6 comme une véritable supersport, qu’elle est vraiment. Vu sous cet angle, la RS ressemble secrètement plus à une supersport que la Ninja 650, mais possède plus de couple à bas régime la R6. Aprilia affirme que 80 % du couple maximal est déjà disponible à 4 000 tr/min et même 90 % à 6 250 tr/min.
C’est également autour de cette valeur de 6 500 tr/min, à mi-régime, que la note semble soudain monter d’une octave. Jusqu’à 6 500 tr/min, le moteur produit une puissance raisonnable – il ne semble pas vraiment pressé.
La RS660 peut aussi bien rugir que hurler.
C’est en partie parce que l’étagement de la boîte de vitesse et le rapport de transmission finale le permettent. Mais s’il vous plaît, rétrograder, de temps en temps. Le fait de monter en régime ne fait que rendre le moteur plus impatient d’arriver au rupteur à 11 500 tr/min..
La RS660 peut aussi bien rugir que hurler. Rouler sur différents rapports est toujours possible. Vous pouvez rester sur le même rapport dans un long virage. Vous voulez passer à la vitesse supérieure ? Le quickshifter est à votre service ! Vers le haut ou vers le bas. Sans faille et avec toute la facilité du monde.
Shifter intelligent
Est-il possible de disposer d’une grille inversée pour rouler sur circuit ? Aussi facile et amusante que la RS soit sur la route vous aurez sans doute l’envie aussi de l’utiler sur circuit. Cela inclut donc un équipement de course et tous les tracas qui vont avec. Cochez l’option de grille inversée dans la liste des options et vous obtiendrez tout le package gratuitement. Cette inversionde de grille est en fait entièrement basée sur des logiciels. Vous n’avez même pas besoin d’ajouter des kits de toute sorte. Il est presque logique que cela puisse se faire via l’ordinateur interne de la RS660. L’étendue du package électronique est impressionnante.
Modes
En fait, même si elle s’appuie sur le package APRC de la RSV4, la petite soeur a vraiment obtenue beaucoup plus. Tout est disponible, de l’ABS en virage au contrôle de traction réglable, en passant par les modes de conduite et le contrôle des roues. Il en va de même pour le réglage du frein moteur, qui fait défaut sur la RSV4. Trois modes de conduite pour la route et deux modes pour le circuit. D’ailleurs, Aprilia ne fait rien comme les autres. Au lieu de pluie ou course, vous pouvez choisir entre “Commute”, “Dynamique” et “Individuel”.
Le prix fort
Quoi qu’il en soit, la concurrence peut apprendre quelque chose avec l’Aprilia RS660 – remarquez bien que ce n’est pas un segment en croissance. La RS660 n’est en aucun cas non plus la réincarnation tant espérée de l’emblématique Aprilia RS250. Il y a bien entendu des similitudes, mais à part la partie-cycle facile, l’apparence que seule Aprilia peut dessiner et le caractère exaltant, la RS660 est une machine complètement différente. La selle est spacieuse, mais aussi sportive. Confortable quand vous le voulez, vif quand vous en avez besoin. Tout dans la RS660 est équilibré – au sens propre comme au sens figuré – et vous le remarquez.
Aprilia a visé en plein dans le mille et propose une moto de sport à part entière que vous pouvez vraiment utiliser sur la route. Cette conclusion incrustée dans ma tête, je retourne sur le parking de l’hôtel. Le contact coupé et mon casque retiré. En toute hâte avant le départ, Aprilia ne nous avait pas encore communiqué de prix. Sur la base de la conclusion ci-dessus, j’ai estimé le tout à environ 12 000 euros. Rien de trop cher. Cinq minutes plus tard, ils nous disent que l’Aprilia RS660 coûtera 11 050 euros en Belgique. Bingo !
De beaux débuts
Avec la RS660, Aprilia propose une moto qui non seulement comble l’écart dans sa propre gamme de modèles – entre la RS125 et la puissant RSV4 1100. Il comble un vide sur le marché. Les vraies motos de sport ont dépassé leur cible dans la rue. Le seuil est tout simplement devenu trop élevé. Et c’est exactement ce qu’a vu l’Aprilia RS660 : il n’y a pas de seuil ici. La position de conduite est accessible et suffisamment spacieuse pour les motards de grande taille. En même temps, la selle est étroite pour accueillir les petits pilotes. L’angle des genoux et la pression sur les poignets ne sont pas trop mauvais et la protection contre le vent était bonne même avec mon 1,86 m. Donc n’importe qui peut physiquement rouler avec – ça c’est fait.
En termes d’expérience de conduite, elle est accessible à tous. Avec 100 cv, vous ne serez pas de sitôt éjecté de vos bottes et vous pourrez exploiter la RS pleinement. Une moto de sport pour tous les jours, qui produit une puissance à la fois utilisable et stimulante et qui est aussi extrêmement compétitive… Je vais chercher le Belgom et ma brosse de polissage pour ce cadre.
Texte: Nick Enghardt
Photos: Milagro
Données techniques et prix
MOTEUR
Type bicylindre vertical 4T, 4 soupapes, DOHC à refroidissement liquide
Cylindrée 659 cc
Puissance 100 ch (73,5 kW) à 10.500 tr/min
Couple 67 Nm à 8.500 tr/min
Boîte 6 rapports
Embrayage multidisque en bain d’huile
Transmission par chaîne
CHASSIS
Cadre double poutre en aluminium
Suspension avant fourche Kayaba de 41 mm entièrement réglable, déb. 120 mm
Suspension arrière monoamortisseur Sachs réglable en précontrainte, déb. 130 mm
Frein avant deux disque de 320 mm, étriers 4 pistons à fixation radiale, ABS
Frein arrière un disque de 220 mm, étrier 2 pistons, ABS
Pneumatiques Pirelli Diablo Rosso Corsa II, 120/70-ZR17, 180/55-ZR17
Empattement 1.370 mm
Hauteur de selle 815 mm
Poids 169 kg
Réservoir 15 L
Prix 11.050 euros
