Questions en rafale après l’essai de l’Indian Sport Chief
Jusqu’à quel point peut-on rendre une Indian Chief sportive ? Ce n’est pas vraiment le postulat de départ des designers de la marque américaine, mais on comprend vite qu’il ne s’agit pas d’un simple exercice de style. En effet, Indian a osé se mouiller en nous emmenant sur des routes techniques où même avec un roadster de moyenne cylindrée, il faut se dépouiller.

MotoJournal.be: Donc pas de présentation typique pour un cruiser avec des routes assez roulantes où il faut laisser la moto faire le boulot ?
Gijs Gilis: Non, bien au contraire. Près de Gérone, le staff Indian avait choisi les routes les plus difficiles, où l’on attrape pour ainsi dire la nausée, tant elles sont sinueuses. Et cela nous a plus. Même avec une Indian Sport Chief de 311 kg. Accélérer, balancer, repousser ses limites et racler les repose-pieds à s’en rendre malade. Malheureusement inévitable en raison de la position assez basse de la moto, mais cela fait partie du jeu.

Te voici donc irascible avez des nausées. A part ça, tout va bien ?
Tu vas me poser d’autres questions importantes ou m’ennuyer un peu ? (rires) Non, la Sport Chief complète parfaitement la gamme qui comprend déjà la Chief standard, la Bobber et la Super Chief. Outre les changements esthétiques avec un carénage de tête de fourche et une selle solo de style gunfighter avec un rembourrage plus haut, ils ont également inclus quelques équipements techniques de qualité. Avec notamment deux disques Brembo semi-flottants de 320 mm pincés par des étriers à 4 pistons, une fourche inversée KYB de 43 mm et des amortisseurs arrière Fox piggyback plus longs.


Ça tombe à pic alors…
Oui bien sûr, je vois où tu veux en venir. L’essentiel est qu’il y a 100 mm de débattement à l’arrière. Non seulement le dos s’en réjouira, car le confort de la suspension est nettement supérieur, mais les caractéristiques de conduite sont également améliorées. En effet, on dispose désormais d’un débattement de suspension – et donc d’une réserve – qui permet de plonger plus fermement dans un virage. Avec cette partie arrière plus haute, on est également assis de manière plus agressive vers l’avant. C’est une position de conduite plutôt offensive. Mais néanmoins, elle reste très confortable et tout à fait gérable durant une journée entière.

Y a-t-il eu des changements au niveau du moteur ?
Non, le V2 Thunderstroke 116 de 1 890 cm3 refroidi par air garde la même valeur de couple (162 Nm !) tout en restant aussi doux que le cuir de la selle. On est bien d’accord qu’il est gros, lourds et imposant en tant que tel, mais c’est un vrai régal. De plus, il ne faut pas beaucoup jouer avec la boîte de vitesse. En sélectionnant le troisième rapport, vous serez capable de négocier un virage en épingle à cheveux ou un S rapide.

Cela ne ressemble pas à un comportement sportif à première vue…
Vous pouvez tirer cette conclusion… si vous ne l’avez jamais conduite. Pourtant, nous avons été agréablement surpris par les capacités sportives de cette Sport Chief. Les freins (merci Brembo), la stabilité (merci l’empattement long) et l’accélération franche (merci le couple) en font une machine qui n’a pas seulement l’air cool, mais qui peut aussi se montrer sportive. La question est de savoir ce que vous en ferez.
