Test exclusif MAXSYM TL 2020 : la bonne surprise

Il y a quatre ans, Sym présentait sur son stand à l’EICMA un prototype de maxiscooter 500. La gestation a été longue mais aujourd’hui nous testons enfin le MAXSYM TL 500 sur les routes du Portugal.

En 2015, le public découvrait sur le stand du constructeur taïwanais un prototype MAXSYM 500 au style acéré. Avec des coloris digne d’une sportive et la présence d’une fourche inversée équipée d’étriers de frein à fixation radiale, ce maxiscooter était seulement propulsé par un monocylindre oscillant. Mais deux ans plus tard c’est la bonne surprise, le MAXSYM 500 affiche fièrement son nouveau moteur. C’est maintenant un bicylindre qui est de plus monté en position centrale sur le châssis. On remarque aussi une inédite transmission secondaire par chaîne.

Approche différente pour le Twin Line

Pour la première fois, la Sanyang Motor Company produit un moteur bicylindre en ligne et baptise son maxiscooter : MAXSYM TL (Twin Line). Cependant SYM adopte une autre stratégie pour ne pas s’aventurer sur les plates-bandes de Yamaha et de Kymco qui proposent déjà dans leur catalogue un maxiscooter à moteur bicylindre 500cc avec le TMAX et l’AK550. Ne parlons pas des BMW C 650 qui sont “hors catégorie” avec un moteur affichant 647cc. Si le TMAX cube à 530cc (pour 46ch) et l’AK550 à 550cc (pour 53,4 ch), le MAXSYM TL se “contente” d’un bicylindre de 465cc développant 40,7 ch à 6750 tr/min (couple de 42,5 kW à 6250 tr/min). Ce moteur est équipé d’une culasse à 8 soupapes avec double ACT et reçoit un arbre d’équilibrage à rotation inversée. Si son moteur est placé en position centrale comme sur le Kymco et le Yamaha, le MAXSYM TL se différencie avec une transmission originale faisant appel à une boîte CVT (Continuously Variable Transmission) multidisque en bain d’huile alimentant une transmission finale par chaîne et pas une courroie que l’on retrouve habituellement sur un maxiscooter.

Pilotes d’’essai “comme à la maison”

C’est au Portugal que nous découvrons le MAXSYM TL dans des conditions de roulage “automnales” proches de ce que nous trouvons habituellement en Belgique à la même saison. Et ce n’est pas si mal car nous pourrons utiliser ce nouveau maxiscooter “comme à la maison”. Le Staff de SYM Europe nous met au parfum en nous annonçant clairement que le MAXSYM TL est encore en phase de préproduction. Nous allons en quelques sortes jouer les “pilotes d’’essai” et SYM attend avec impatience notre feedback. Néanmoins, le MAXSYM TL que nous avons sous les yeux est le modèle définitif qui sera disponible en concession à la fin du premier trimestre 2020.

Il est devenu difficile aujourd’hui pour un constructeur de “pondre” un nouveau maxiscooter dont les lignes s’éloignent de la production actuelle. Et le nouveau SYM ne fait pas exception à la règle. Il est donc assez proche de ses concurrents au niveau de la ligne générale avec une touche un peu plus personnelle concernant la signature lumineuse tout en LEDs. Trois coloris sont proposés provisoirement (un quatrième est en attente) avec notamment un bleu mat d’inspiration Yamaha déjà copié également par Kymco sur son Xciting S400i.

Au niveau pratique

La finition est correcte avec juste quelques raccords d’éléments plastiques parfois mal ajustés (préproduction oblige !). Un petit tour du propriétaire permet de détailler les aspects pratiques avec notamment deux vide-poches (non verrouillables) dans le tablier. A gauche, on pourra y loger une carte de péage et, à droite, un smartphone avec possibilité de le brancher sur une prise USB. Sous la selle, dont l’ouverture se commande électriquement (par un bouton poussoir voisin du contacteur), vous pourrez loger deux casques jet ou un intégral. Le coffre est facilement accessible grâce au placement du pivot de selle à l’arrière.

Sous la selle dont l’ouverture se commande électriquement par un bouton poussoir voisin du contacteur, vous pourrez loger deux casques jet ou un intégral.

Il est capitonné, éclairé et de plus la selle est montée sur vérins, elle reste fixe en position relevée (ce qui est plus facile pour le chargement). Au niveau de l’ergonomie, les deux leviers de frein sont réglables comme la hauteur de la bulle, sur deux niveaux, mais qui nécessite quelques outils pour la déplacer. En selle, je cherche un éventuel frein de parking que je ne trouve pas. En fait celui-ci est bien présent mais automatiquement actionné lorsque la béquille latérale est déployée. Bien vu de la part de SYM, par contre vous serez obligé de replier celle-ci avant de pouvoir poser le TL sur sa béquille centrale (la manoeuvre serait compliquée avec une roue arrière encore bloquée).

Fonctionnel et ludique

En tournant la clé de contact (la serrure dispose d’un clapet de sécurité), le tableau de bord s’illumine de pleins feux. Il est composé de trois cadrans bien distincts. Au centre un écran TFT couleur de 4,5 pouces composé d’un menu “5 services” proposant un compteur, un compte-tour suivi d’une horloge et pour finir deux pages d’informations générales (distance parcourue, temps de roulage, etc …). Un curseur indiquant la consommation instantanée est également activé lorsque vous affichez le compteur ou le compte-tours et une petite horloge est omniprésente quelques soit l’écran affiché.

Sur le commodo gauche, vous disposez de commandes permettant de faire défiler tout ce beau monde et vous pouvez aussi changer de thème (trois options). Bref un écran assez ludique qui plaira certainement aux conducteurs “branchés”. A gauche et à droite de cet écran TFT sont disposés deux fenêtres triangulaires. Celle de gauche est réservée uniquement aux voyants lumineux et reste donc pratiquement toujours éteinte en roulant. A droite, par contre, on retrouve un compteur digital, une jauge à carburant segmentée ainsi que l’odomètre (qui peut se commuter en trip partiel, voltmètre ou compteur pour l’entretien).

Pour petits et grands

L’affichage de la température extérieure est absent, c’est dommage. Lorsque vous débéquillez (très facilement) le MAXSYM TL, vous vous retrouvez bien posé sur vos deux pieds. La forme et la hauteur (795 mm) de la selle sont appropriées pour les gabarits de taille moyenne comme moi (1,70m). La double sortie d’échappement donne une jolie sonorité au Twin Line qui gronde gentiment, nous sommes en présence d’un moteur longue course (65x70mm) et cela s’entend. Une légère rotation de la poignée de gaz et Le TL démarre tout en douceur. Les manoeuvres à très basse vitesse sont d’une facilité déconcertante car le moteur est à la fois souple et onctueux.

Par contre lorsque l’on allonge les jambes pour chercher l’avant du plancher, il y a beaucoup de place. C’est tout bénef pour les grands gabarits !

Bien entendu, la géométrie a également son mot à dire avec un empattement de seulement 1543mm qui facile grandement les choses. En comparaison, l’AK550 fait 1580 mm et le TMAX 1575 mm. La position de conduite est bonne avec cependant un petit bémol car je ne peux pas reculer comme je le souhaiterais les pieds vers l’arrière du plancher. Je suis toujours un peu en flexion avec le bassin sur l’avant et le dos légèrement en arrière. Cette position ne me permet donc pas d’amortir les gros chocs avec les jambes et c’est alors le dos qui déguste. Par contre lorsque l’on allonge les jambes pour chercher l’avant du plancher, il y a beaucoup de place. C’est tout bénef pour les grands gabarits comme mon collègue Maurice van Oostem !

Une transmission originale et qui fonctionne

Mais il faut reconnaître que je n’ai jamais connu semblable expérience durant le test. La cinématique de suspension arrière est parfaite et le SYM ne rue jamais dans les brancards. Nous avons pourtant traversé un tronçon de routes semblables à ce que nous rencontrons au quotidien en Wallonie mais le MAXSYM TL ne s’est jamais désuni. La suspension avant est, de plus, en parfaite harmonie avec l’arrière pour mon plus grand bonheur. Parlons un peu de ce nouveau bicylindre qui possède une bonne santé jusque 6.000 tr/min. Il tracte constamment et entraîne les 223 kilos (sans fluides) du SYM en toute sérénité.

Mais blague à part cette transmission est fichtrement bien foutue, les gars ont bien bossé à Taiwan. De plus l’architecture CVT multidisque en bain d’huile et la transmission finale par chaîne devrait inspirer la concurrence.

La transmission demande un tout petit temps de réaction à basse vitesse mais le phénomène est à peine perceptible (il faut bien lui trouver un petit défaut !). Mais, blague à part, cette transmission est fichtrement bien foutue, les gars ont bien bossé à Taiwan. De plus l’architecture CVT multidisque en bain d’huile et la transmission finale par chaîne devrait inspirer la concurrence. Sur une architecture plus conventionnelle avec courroie et poulies, on ressent toujours un petit à-coup lorsque le régime moteur diminue et que ladite courroie reprend sa place initiale entre les poulies (phénomène provoqué par la rotation des poulies et la force centrifuge).

Du coeur et de la tenue

Au-dessus de 6.000 tr/min le moteur commence à “s’aplatir” comme le confirme la fiche technique (42,5 Nm à 6250 tr/min). Le Twin Line accompagné de quelques vibrations accepte encore de prendre quelques dizaines de tours/minute mais la messe est dite. En enfreignant quelques instants le code de la route portugais, je pousserai le moteur dans ses derniers retranchements pour atteindre 7800 tr/min avec un compteur flirtant les 170 km/h, tout cela en descente il faut le préciser. Mais ce n’est évidemment pas de cette façon que l’on utilisera habituellement le MAXSYM TL. Par moment, je prends mon rôle de pilote d’essai vraiment trop à coeur !

Par contre, avec ce style de conduite, on réalise que le châssis est au-dessus de tout soupçon. Aucune perception de louvoiement que ce soit en courbe ou en ligne droite. Au rayon freinage, on trouvera que la commande du frein avant manque un peu de mordant malgré la présence d’étriers 4 pistons à fixation radiale. Je pense que c’est une volonté de la part du constructeur taïwanais qui souhaite mettre son maxiscooter entre toutes les mains. Pour les conducteurs expérimentés, il suffira de tirer un peu plus fort sur les leviers pour arrêter efficacement le TL.

Nouveaux pneumatiques Maxxis

Parlons encore de la protection offerte par le maxiscooter SYM. Nous avons, comme expliqué plus haut rencontré des conditions climatiques bien nationales. Petite pluie capricieuse et vent parfois insistant étaient au programme. Les deux positions de la bulle conviennent dans la plupart des cas. Et la protection offerte est généreuse, il était même possible de rouler visière ouverte en position haute. Le tablier remplit parfaitement son office pour la protection du buste.

Dans tous les cas nous nous sommes bien amusés au guidon de ce MAXSYM TL qui fait montre d’un certains tempérament sportif lorsqu’il le faut.

Par contre il n’en va pas de même pour la région située entre le bassin et les chevilles où l’on ressent constamment le vent. Il serait certainement opportun que SYM revoit un peu sa copie en retouchant légèrement les formes du tablier. Dans tous les cas nous nous sommes bien amusés au guidon de ce MAXSYM TL qui fait montre d’un certains tempérament sportif lorsqu’il le faut. Étonnent aussi le grip apporté par les pneumatiques Maxxis Supermaxx S3 spécialement conçus pour ce véhicule. Dans les conditions de roulage précisées plus haut, ils ont toujours donné entière satisfaction, l’ABS restant toujours discrets.

Epilogue

En résumé ce MAXSYM TL est d’une polyvalence évidente. Entre un châssis parfaitement équilibré avec une répartition des masses de 50/50, une suspension qui donne un très bon confort bien secondé par la forme et le moelleux de la selle. On découvre un maxiscooter qui pourra aussi bien prendre les traits d’un GT ou d’un petit teigneux. Nous n’avons pu vérifier la consommation exacte du bicylindre vu la petite centaine de kilomètres parcourus mais néanmoins en roulant nous avons observé régulièrement le curseur de la consommation instantanée affichée sur l’écran TFT (voir plus haut). Nous estimons que le Twin Line n’engloutira pas plus de 4 litres avec une consommation oscillant autour de 3,5 litres. Ce qui laisse supposer que l’autonomie du TL se situera aux alentours de 300 kilomètres (réservoir de 12,5 litres).

Finalement, et c’est une bonne chose, en commercialisant ce nouveau MAXSYM TL, l’usine taïwanaise trace son propre chemin sans s’occuper de la concurrence. Son prix reste compétitif avec 8.499 euros. Une belle opportunité pour SYM de conquérir de nouvelles parts de marché et pour le consommateur de rouler en maxiscooter bicylindre à moindre frais.

Les + :
Moteur bicylindre, confort, tenue de route, frein de parking couplé.

Les – :
Protection des jambes, absence de l’affichage de la température extérieure.

Vous voulez en savoir plus au sujet du Maxsym TL ?https://www.sym.be/fr/models/maxsym-tl.html

Données techniques et prix

Moteur
Type : bicylindre en ligne à refroidissement liquide, culasse 8 soupapes et double ACT
Cylindrée : 465 cm3
Puissance maximum : 40,7 ch (30 kW) à 6750 tr/min
Couple maximum : 42,5 Nm à 6250 tr/min
Boîte de vitesse : automatique CVT multidisque en bain d’huile
Transmission finale : par chaîne

Partie-cycle
Cadre : treillis en acier, bras oscillant aluminium
Suspension avant : fourche inversée de 41 mm, non réglable, débattement 120 mm
Suspension arrière : monoamortisseur réglable en précontrainte, monté sur multibras, débattement 40 mm
Frein avant : deux disques de 275 mm avec étriers radiaux 4 pistons + ABS
Frein arrière : un disque de 275 mm étrier 2 pistons + ABS

Dimensions
Empattement : 1543 mm
Hauteur de siège : 795 mm
Poids à vide : 223 kilos
Réservoir : 12,5 litres

Prix
8.499 euros

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